Décembre 2022
J’ai posé une question à un groupe de dirigeants
du Rotary lorsque nous étions à Lusaka (Zambie) : « Combien d'entre vous ont
déjà eu le paludisme ? » Toutes les mains dans la salle se sont levées. Ils ont
même commencé à me parler de leur première, deuxième ou troisième infection ou
rechute. Le paludisme est l'une des principales causes de décès dans de
nombreux pays en développement.
Ces hommes et ces femmes ont cependant de la
chance. Ils ont accès à des médicaments et à des traitements. Les choses sont
différentes dans les régions rurales de Zambie.
Durant une de mes visites dans un petit village,
j’ai discuté avec Timothy et son fils Nathan. J’étais avec une équipe de
tournage et il m’a raconté devant la caméra la fois où Nathan avait montré des
signes de paludisme. Il avait pu amener le jeune garçon chez une agente de
santé où il avait rapidement été soigné. Une intervention qui lui a sûrement
sauvé la vie.
Calmement, Timothy m’a aussi raconté que son
autre fils avait été malade quelques années plus tôt et qu’il avait dû se
précipiter jusqu'à une clinique située à plus de 8 km. À vélo et portant son
enfant sur le dos, il m’a raconté qu'il pouvait sentir les jambes de son fils
se refroidir, puis son petit corps se relâcher. Lorsqu'il est finalement entré
dans la clinique, il a crié à l'aide, mais il était trop tard. Nous avons
arrêté de filmer et sommes restés assis en silence. Il s’est mis à pleurer et
je l’ai serré fort dans mes bras. « J'ai perdu mon fils, j'ai perdu mon fils »,
se lamentait-il.
Ce témoignage n'est que trop familier pour les
familles que nous avons rencontrées les jours suivants. Et pourtant, il y a de
l'espoir. Partenaires pour une Zambie sans paludisme est le premier
bénéficiaire d'une subvention des programmes d’économie d’échelle du Rotary, et
il sauve des vies. Dans deux provinces de Zambie, 2 500 agents de santé
bénévoles ont été sélectionnés par leur communauté. Ils sont formés pour
rapprocher les soins de ceux qui en ont besoin, et ils sont capables de
diagnostiquer et de traiter le paludisme ainsi que d'autres maladies.