Le procès de Nuremberg par Hervé Le Maout

mercredi 30 octobre 2024

Hervé rappelle que lorsqu'on lui a suggéré de faire un exposé sur le procès de Nuremberg, il a accepté sans réserve pour différentes raisons :

- En classe de philo il avait déjà étudié ce procès.

- Il s’était intéressé également au procès de Klaus Barbie à Lyon en 1987.

- Et puis pour une raison plus personnelle : celle de son père, jeune fonctionnaire des impôts en 1941, qui avait refusé de prêter serment à Pétain, alors qu’un décret du gouvernement de Vichy imposait à tout fonctionnaire de prêter serment.

Trois idées-forces de façon liminaire :

Ce procès n’était pas le procès de l’Allemagne, mais celui de 22 criminels nazis.

Ce procès était un véritable procès, et non pas un simulacre de procès.

Enfin ce procès était indispensable pour l’ordre mondial, et pour l’Allemagne elle-même, afin d’éviter des thèses négationnistes et révisionnistes.

1/ la préparation du procès (novembre 1945–octobre 1946)

Ce sont les alliés vainqueurs (anglais, américains, français, soviétiques) qui préparent et décident le procès.

Pour Staline, la justice doit être aussi expéditive que possible.

Pour Churchill, il faut au contraire un procès régulier et établi selon les règles de la démocratie.

Des questions se sont posées également pour établir la liste des accusés.

Finalement, les alliés tombent d’accord pour décider d’un procès devant une cour internationale et selon les règles d’un procès régulier.

2/ Qui étaient les accusés ?

22 criminels de guerre, précision étant donné que Hitler s’était suicidé dans son bunker ainsi que Goebbels avec sa femme et ses enfants.  

3/ Quelles étaient les chefs d’accusation ?

Il y en avait quatre :

- La conjuration

- Les crimes contre la paix

- Les crimes de guerre

- Les crimes contre l’humanité  

4/ Pourquoi ce procès s’est-il tenu à Nuremberg ?

Il fallait des locaux de taille importante, et c’est donc le palais de justice de Nuremberg qui a été choisi.

Et c’est à Nuremberg qu’Hitler avait tenu et organisé les congrès annuels du parti nazi, le choix de Nuremberg est donc également celui du symbole. 

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5/ Quelles ont été les principales condamnations ?

- Douze condamnations à mort

- Trois condamnations prison à vie

- Deux à 20 ans de prison

- Une à 15 ans de prison

- Une à 10 ans de prison

- Trois acquittements 

Le jugement est prononcé le 1er octobre 1946.

Il faut noter que les débats ont duré 218 jours, que les procès-verbaux ont représenté 16 000 pages, que l’accusation a présenté 2630 documents et la défense 2700, que la cour a entendu 240 dépositions, que les accusés ont été défendus par 27 avocats secondés par 54 assistants et 67 secrétaires, que la traduction en quatre langues à exiger 5 millions de feuilles d’un poids de plus de 20 tonnes.

Lors du procès, la totalité des accusés ont plaidé non coupable.

Leur défense principale était : je ne me souviens pas, je ne savais rien, on n’accuse pas les vrais coupables, et surtout, j’ai obéi aux ordres.

D’autres procès se tiendront en Allemagne entre 1946 et 1949 pour juger des médecins, des juristes, des hauts responsables et des hauts gradés.

En France, un autre procès célèbre a eu lieu à Lyon, c’est le fameux procès Klaus Barbie.

En conclusion ce procès a été nécessaire et a permis la création d’une loi et d’une justice internationale.

Ce qui n’empêche pas le rapprochement et l’amitié : c’est par exemple ce qu’a voulu de Gaulle en invitant très vite chez lui à Colombey-les-Deux-Églises le chancelier Adenauer.

Il y a eu ensuite les jumelages intercommunaux. 
Et puis le couple franco-allemand, pilier de la construction européenne.

Des mariages franco-allemands ont eu lieu. 
Et encore des amitiés rotariennes.

C’est bien la preuve que le devoir de mémoire n’empêche pas l’amitié et la paix, la paix qui, rappelons-le, est un des buts du Rotary.

Hervé Le Maout, Josette Vignat et Klaus Günther Strack