Hervé rappelle que lorsqu'on lui a suggéré de
faire un exposé sur le procès de Nuremberg, il a accepté sans réserve pour
différentes raisons :
- En classe de philo il avait déjà étudié ce procès.
- Il s’était intéressé également au procès de Klaus Barbie à
Lyon en 1987.
- Et puis pour une raison plus personnelle : celle de son
père, jeune fonctionnaire des impôts en 1941, qui avait refusé de prêter
serment à Pétain, alors qu’un décret du gouvernement de Vichy imposait à tout
fonctionnaire de prêter serment.
Trois idées-forces de façon liminaire :
Ce procès n’était pas le procès de l’Allemagne, mais celui
de 22 criminels nazis.
Ce procès était un véritable procès, et non pas un simulacre
de procès.
Enfin ce procès était indispensable pour l’ordre mondial, et
pour l’Allemagne elle-même, afin d’éviter des thèses négationnistes et
révisionnistes.
1/ la préparation du procès (novembre
1945–octobre 1946)
Ce sont les
alliés vainqueurs (anglais, américains, français, soviétiques) qui préparent et
décident le procès.
Pour
Staline, la justice doit être aussi expéditive que possible.
Pour
Churchill, il faut au contraire un procès régulier et établi selon les règles
de la démocratie.
Des
questions se sont posées également pour établir la liste des accusés.
Finalement,
les alliés tombent d’accord pour décider d’un procès devant une cour
internationale et selon les règles d’un procès régulier.
2/ Qui étaient les accusés ?
22 criminels
de guerre, précision étant donné que Hitler s’était suicidé dans son bunker
ainsi que Goebbels avec sa femme et ses enfants.
3/ Quelles étaient les chefs d’accusation ?
Il y en
avait quatre :
- La
conjuration
- Les crimes
contre la paix
- Les crimes
de guerre
- Les crimes
contre l’humanité
4/ Pourquoi ce procès s’est-il tenu à
Nuremberg ?
Il fallait
des locaux de taille importante, et c’est donc le palais de justice de
Nuremberg qui a été choisi.
Et c’est à
Nuremberg qu’Hitler avait tenu et organisé les congrès annuels du parti nazi,
le choix de Nuremberg est donc également celui du symbole.
5/ Quelles ont été les principales
condamnations ?
- Douze condamnations
à mort
- Trois condamnations
prison à vie
- Deux à 20
ans de prison
- Une à 15 ans
de prison
- Une à 10 ans
de prison
- Trois
acquittements
Le jugement est prononcé le 1er octobre 1946.
Il faut noter que les débats ont duré 218 jours, que les
procès-verbaux ont représenté 16 000 pages, que l’accusation a présenté
2630 documents et la défense 2700, que la cour a entendu 240 dépositions,
que les accusés ont été défendus par 27 avocats secondés par 54 assistants et
67 secrétaires, que la traduction en quatre langues à exiger 5 millions de
feuilles d’un poids de plus de 20 tonnes.
Lors du procès, la totalité des accusés ont plaidé non
coupable.
Leur défense principale était : je ne me souviens pas, je ne
savais rien, on n’accuse pas les vrais coupables, et surtout, j’ai obéi aux
ordres.
D’autres procès se tiendront en Allemagne entre 1946 et 1949
pour juger des médecins, des juristes, des hauts responsables et des hauts
gradés.
En France, un autre procès célèbre a eu lieu à Lyon, c’est
le fameux procès Klaus Barbie.
En conclusion ce procès a été nécessaire et a permis la
création d’une loi et d’une justice internationale.
Ce qui n’empêche pas le rapprochement et l’amitié : c’est
par exemple ce qu’a voulu de Gaulle en invitant très vite chez lui à
Colombey-les-Deux-Églises le chancelier Adenauer.
Il y a eu ensuite les jumelages intercommunaux.
Et puis le couple franco-allemand, pilier de la construction
européenne.
Des mariages franco-allemands ont eu lieu.
Et encore des amitiés rotariennes.
C’est bien la preuve que le devoir de mémoire n’empêche pas
l’amitié et la paix, la paix qui, rappelons-le, est un des buts du Rotary.