Conférence de Jean-François MESPLEDE, chroniqueur gastronomique

mercredi 1 novembre 2023

Il rappelle rapidement son passé : né à Toulouse, il passe différents concours administratifs, puis devient fonctionnaire à Paris.

Il devient ensuite journaliste sportif, puis découvre la gastronomie lyonnaise. Il est alors correspondant pour le journal l'Hôtellerie Restauration, c'est à ce moment-là qu'il rencontre Paul Bocuse. Ensuite, il rentre aux Petites Affiches Lyonnaises où il produit des articles sur la gastronomie lyonnaise.

À 57 ans, le directeur de Michelin le rencontre et lui propose d’être directeur du guide Michelin.

À ce propos, il rappelle l’historique du guide.

1900 : salon de l’automobile, diffusion du guide aux participants, plans des villes, des garages, des hôtels. Diffusion de 4000 exemplaires, alors qu’il y avait 3000 véhicules en circulation ! 
Les frères Michelin ont vu venir l’évolution, c’est une formidable « réclame » pour leur entreprise.

Jean-François Mesplède rappelle qu’il est « retraité Michelin ».

Au début, il y a des étoiles qui sont données en fonction des prix. Ensuite les choses évoluent. 
L’apparition du fameux Bibendum est née de la vision d’un amas de pneus empilés, lequel a été dessiné, et a donné le Bibendum actuel, par un dessinateur lyonnais. 
Les hôtels sont alors classés selon leur confort. Le guide ne paraît plus pendant la première guerre.

1932 : les classifications 1,2, et 3 sont données sur le territoire, sauf Paris. 
1933 : tout le pays.

La troisième étoile est donnée en fonction de la personnalité de la cuisine. 
Toutes les grandes toques de l’époque (dont Brazier, Point, Pic, Burtin, …) sont concernées. 
On parle alors de la bible de la cuisine.

Sur le plan pratique, le guide continue sa route. Les questions principales posées par les inspecteurs sont : « as-tu aimé ? Est-ce que tu le recommanderas ? ».
Les inspecteurs partent le lundi et reviennent le vendredi après-midi, parcourant toute la France en deux ans. 
Il faut se méfier des courriers, que certains petits malins envoient pour fausser les résultats ! 
Il y a ensuite une conférence entre les inspecteurs et la direction : accueil, service, qualité des plats.

Une étoile rapporte 30 à 35 % de chiffre d’affaires supplémentaire.

Le recrutement des inspecteurs se fait à trois niveaux, les premiers sont accompagnés, et selon l’évolution, passent le grade supérieur. 
Tous les comportements sont également notés. 
Certains restent entre trois et cinq ans, d’autres plusieurs dizaines d’années.

Il est très difficile humainement d’enlever une étoile, ce qui génère de vraies difficultés humaines.

En ce qui concerne le choix des menus, ce ne sont pas obligatoirement les plus chers qui sont retenus, car il est plus facile de « faire bien » avec des matières chères.

Pour terminer Jean-François Mesplède nous a présenté son guide 2023-2024 des restaurants en Calade et en Beaujolais qui est sorti en septembre et qu'il a dédicacé amicalement. 
Edité par Page d'Ecriture et que l'on trouve dans toutes les bonnes librairies au prix de 8€.

Il a été chaudement applaudi et vivement remercié pour son exposé très intéressant. 

Denis Chilliet, Caroline Lemeunier et Jean-François Mesplède